Cette œuvre de György Ligeti constitue l'acte de naissance de la musique dite statique, qui marque une mutation profonde - mais non pas l'abolition - de l'essence même du sérialisme et du postsérialisme, la discontinuité : « Ma musique - dit Ligeti - donne l'impression d'un courant continu qui n'a ni début ni fin. Sa caractéristique formelle est le statisme, mais derrière cette apparence, tout change constamment. »
Ligeti compose à partir de pures couleurs sonores, les timbres, s'inscrivant ainsi dans la lignée de Farben (« Couleurs »), troisième des Cinq Pièces pour orchestre d'Arnold Schönberg (1909) : des motifs très courts sont élaborés non plus par succession sur un même instrument de différentes hauteurs - qui produiraient une mélodie au sens classique du terme -, mais par succession sur une même hauteur de différents instruments. À partir d'un cluster (« grappe » de sons simultanés) qu'il sculpte de diverses manières, Ligeti obtient une musique statique qu'il modèle et transforme en lui faisant parcourir divers états.
(source : universalis)
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