Dominique DELAHOCHE et Thomas ROCTON
TEXTURES
La réalisation de certaines textures peut fatiguer les lèvres de l'instrumentiste. Elles sont possibles mais il est recommandé d'en utiliser un échantillon restreint et pour des durées maximum de quelques mesures.
SONS LISSES
SONS GRANULES
faibles
sonores
⇒ Flatterzung de gorge (growl)
⇒ Double-détaché « tk »
⇒ Double-détaché « dg »
SONS SOURDS
⇒ Son avec pompe d'accord escamotée
SONS COMPLEXES
sonores
⇒ Exemple de sons pédales avec sourdines
faibles
⇒ Double son (avec voix)
SOUFFLES
sourdines fixées
sourdine tenue
SONS LISSES
Sons usuels filés (de la dynamique la plus faible à la plus forte)
Nous avons enregistré une hauteur par registre afin de mettre en valeur la qualité acoustique spécifique de chacun d'eux.
Chaque hauteur est jouée « en soufflet » entre la dynamique la plus faible et la plus forte possible. Ceci a pour but de mettre en valeur l'évolution du spectre harmonique suivant la variation de dynamique et permet de présenter l'extension des dynamiques possibles qui est variable selon les registres.
notation traditionnelle.
SONS GRANULÉS
Faibles
Sons sub-pédales technique inhabituelle
Par le relâchement du masque d'embouchure et un contrôle de la pression d'air, on peut varier le timbre des sons pédales. Cette sonorité – sorte de filtrage des sons pédales – n'existe que pour des dynamiques faibles. Les sons sub-pédales constituent une alternative de timbres dans ce registre mais elle ne s'apprécie qu'à découvert ou dans un environnement sonore très léger.
Difficile à réaliser sur des hauteurs stables, il est plus aisé de varier la hauteur de ces sons en « lipping » ( « bending ») (variation de la position des lèvres), ce qui donne la possibilité de créer des changements rapides de hauteur dans le registre extrême-grave, de créer une alternative de timbre dans ce registre.
notations
:
Sonores
Sons pédales (tenus au maximum de leur possibilité)
Les sons pédales, registres extrême-graves des instruments, présentent naturellement et obligatoirement une texture granulée. Leur usage requiert beaucoup de souffle, ce qui limite leur durée : les sons sont ici enregistrés sur une longueur qui donne une échelle de grandeur des durées maximales possibles de tenue de ces sons. Il sera aussi possible de ce rendre compte des extensions de dynamiques possibles.
pas de notation spécifique.(hauteur réelle)
Bisbigliando de coulisse technique inhabituelle
Pour obtenir ce son, le tromboniste doit effectuer des mouvements de coulisse en aller/retour rapides. Par un principe d' « attirance fréquentielle » , la hauteur choisie sortira sur toutes les positions de la coulisse où elle existe. Le claquement dû au passage entre chacune des apparitions de la hauteur crée un effet granulé fluide. Uniquement possible au trombone ténor et dans le registre aigu.
notation proposée :
texture dense texture plus fluide
Flatterzung de langue
En faisant rouler la langue avec l'air, on ajoute au son une granulation très dense. Cette technique largement répandue n'est toutefois pas toujours maîtrisée par les trombonistes pour des raisons morphologiques.
ET
Flatterzung de gorge (growl)
Le flatterzung de gorge, (ou growl) est souvent utilisé par les tromboniste en substitut du flatterzung de langue. Assez vite douloureux pour le larynx, cette technique ne peut pas être utilisée pour des dynamiques fortes.
Double-détaché « tk »
Technique très répandue mais parfois non maîtrisée pour des raisons morphologiques, le double coup de langue « TK » permet de produire une suite d'articulations rapides et très rapprochées. Ce n'est pas une technique de détaché rapide, c'est une texture. Les consonnes t et k produisent un détaché net et très apparent. La vitesse de ces articulations n'est pas très contrôlable car cette technique s'apparente plutôt à un geste réflexe. Après un temps assez court (autour de 5 secondes), la langue se tétanise créant des « ratés » dans l'enchaînement des attaques.
Double-détaché « dg »
Technique très répandue également non maîtrisée parfois pour des raisons morphologiques (mais moins contraignante que le « tk »), le double coup de langue « dg » permet de produire une suite d'articulations rapides. Ce n'est pas une technique de détaché rapide, c'est une texture. Les consonnes d et g produisent un effet plus fondu, où l'articulation est moins apparente.
SONS
SOURDS
Sons de « cor »
Cette sonorité est la conséquence des positions de coulisse utilisées. D'une couleur nasillarde et entrainant des attaques assez roulantes, elle apparaît naturellement dans deux situations :
lorsque des hauteurs du registre médium grave / médium ou médium aigu sont jouées sur des positions de coulisses éloignées ou lorsque les hauteurs de ces mêmes registres sont jouées sur les tons complémentaires des instruments. La différence de timbre n'est vraiment manifeste que pour les dynamiques au-dessus de mf.
technique difficile à réaliser
Cette sonorité est produite en aspirant. La technique est peu répandue mais présente dans quelques oeuvres pour solistes. Elle est difficile à produire et assez traumatisante pour les lèvres si elle est utilisée trop longuement. Le contrôle de la hauteur est assez délicat. On peut aussi l'utiliser en alternance avec un son ordinaire. Elle ne fonctionne que sur un registre assez réduit. (médium-grave/ médium)
Son avec coulisse escamotée technique inhabituelle changeant la tablature des positions
En retirant la partie basse du fourreau de la coulisse, on crée une rupture du circuit de l'air tout en conservant la faculté d'allongement du tube. Le son obtenu est pincé. Les hauteurs obtenues ne correspondent plus à l'étagement normal des harmoniques des positions de la coulisse : une nouvelle tablature se crée. Du fait de sa pratique rarissime, ceci rend les traits techniques et le contrôle de l'intonation très difficile.
Son
avec pompe d'accord escamotée
technique inhabituelle changeant la
tablature des positions.
En déboîtant une des pattes de la pompe d'accord d'un circuit complémentaire au choix , on peut créer momentanément (en appuyant sur la valve déclenchant l'ouverture de ce circuit) une rupture du circuit de l'air. Le son obtenu est pincé. Les hauteurs obtenues ne correspondent pas à celles habituellement obtenues, ce qui rend les traits techniques et le contrôle des hauteurs difficiles.
SONS COMPLEXES
Sonores
Son électronique technique inhabituelle et contraignante pour les lèvres
Le son dit « électronique » est obtenu uniquement depuis les hauteurs du registre grave par pincement des lèvres en avant vers l'embouchure, la langue jouant le rôle d'obturateur partiel, ce qui crée un effet de grésillement et fait apparaître des harmoniques très aiguës. La forme de bouche est proche de celle utilisée pour produire le son (i) en exagérant le pincement. Cette technique est rapidement traumatisante pour les lèvres et doit être utilisée avec une grande parcimonie.
La hauteur de l'harmonique ainsi provoquée est variable et contrôlable sur trois degrés maximum et ces hauteurs peuvent légèrement être différentes selon l'instrument, la morphologie de l'instrumentiste...
Ce son peut s'obtenir après une phase courte mais indispensable de positionnement de la bouche en partant du son usuel.
La taille de l'embouchure du trombone basse ne permet pas une pratique convaincante de ce son.
Exemple de sons pédales avec sourdines
Les sourdines sont très efficaces sur les sons pédales. On pourra ici entendre comment l'harmon, la Cup et la Straight filtrent en même temps le spectre de la hauteur et la granulation dont les fréquences se mêlent. Ce qui fait quasiment de ces sons des sons complexes.
cf. notations sourdines
Faibles
Sons multiphoniques technique inhabituelle nécessitant un apprentissage long
Les sons multiphoniques sont le résultat de la production simultanée de deux harmoniques. Ceci est obtenu par la recherche d'une position des lèvres sur un point d'équilibre très instable qui permet la vibration simultanée de l'harmonique de formation et de l'harmonique immédiatement inférieure : Les fréquences spectrales de ces deux harmoniques entrent alors en résonance est créent ensemble un son plus ou moins complexe dont la perception est très variable selon l'auditeur (texture/ intervalle caractéristique, sons très graves...).
Pour ce son, les possibilités du trombone basse sont plus étendues.
Il est préférable de prévoir une phase de stabilisation : ce son est très difficile à produire directement.
Cette
notation ne donne pas l'idée du résultat sonore. Les
sons écrits sont les hauteurs génératrices de
l'effet. Une notation plus significative de cet effet est à
l'étude.
Son filtré par voyelles
Sur le registre grave uniquement, il est possible de varier a l'envie le timbre en modifiant le masque d'embouchure. On peut choisir les formants à partir des voyelles [a⇒ (son non modifié), [e⇒, [u⇒, [y⇒ et [i⇒ (phonétique internationale).
Cette technique n'est possible que dans des dynamiques comprises entre p et mf
Double
son (avec voix)
Est communément appelé « double - son » l'adjonction de la voix au son instrumental. Les fréquences de la voix viennent interférer dans les fréquences du son du trombone ce qui crée des battements. Ces battements se ralentissent, deviennent plus amples et apparents à mesure que la distance entre les deux hauteurs émises se rapprochent mais disparaissent lorsque l'unisson est parfait. Il est nettement plus confortable d'écrire la voix plus aiguë que le son instrumental.
Cette technique est totalement conditionnée par le registre de voix de l'instrumentiste. De nombreuses femmes jouant aujourd'hui du trombone il est important d'en tenir compte.
A noter aussi que cette technique est douloureuse pour la gorge au dessus de la nuance mf.
Buzz avec embouchure trb ténor et basse Son fatiguant pour les lèvres
Buzz sans embouchure trb ténor et basse
Le
buzz est le son obtenu par simple vibration des lèvres. Le
travail effectué par les lèvres est plus intense que
pour le jeu normal avec l'instrument car la vibration doit être
projetée et soutenue plus fortement. Cette technique est
souvent employée par les trombonistes pour développer
le tonus musculaire des lèvres. Certains l'excluent de leur
travail car elle peut conduire à un durcissement des lèvres
qui viendrait à l'encontre de la souplesse de jeu. On ne peut
utiliser cette technique qu'avec beaucoup de prudence. Le son obtenu
est assez faible.
SOUFFLES
Ce sont des effets bruités de nature complexe.
La nature des souffles varie considérablement selon les positions des lèvres et de la langue. Ils sont ici présentés selon une classification par phonème. On peut décliner les souffles selon leurs formants et selon leurs désinences.
Les trois formants sont : (phonétique internationale)
[f⇒ comme dans feu, qui fonctionne avec les désinences[o⇒ (mot), [u⇒ (fou), [y⇒ (aigu), [i⇒(merci)
[ʃ⇒ comme dans chant qui fonctionne avec les désinences [u⇒ , [y⇒, [i⇒
[s⇒, comme dans série avec les désinences [y⇒ et [i⇒
[z⇒ est également possible mais seulement avec la désinence [i⇒. Ce sont est alors extrêmement faible mais reste bien perceptible.
Les souffles peuvent être aspirés mais dans ce cas, un même phonème aura une sonorité différente.
notation simple
notation
développée
© CIRM, Centre National de Création Musicale – 33 avenue Jean Médecin, Nice – 04 93 88 74 68 – www.cirm-manca.org
CIRM, Centre National de Création Musicale
33 avenue Jean Médecin, 06000 Nice
04 93 88 74 68 - Fax 04 93 16 07 66
Email : info@cirm-manca.org