CIRM : Centre National de Création Musicale UCA
Manca 2022
MANCA
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MARIA REPUBLICA

Maria Republica de François PARIS

Année de composition : 2014 - 2016
Durée : 100.00 minutes

Formation :

Opéra pour 7 chanteurs, Ensemble de 15 musiciens et électronique.

Contexte CIRM

  • Commande Angers Nantes Opéra
  • Coproduction CIRM 2015 / Angers Nantes Opéra / EOC / Ensemble Solistes XXI / Fondation Beaumarchais-SACD avec le soutien de l'Ircam.
    • Résidence au CIRM : François Paris avec Monical Gil Giraldo et Camille Giuglaris, RIM et ingénieur de son du 20 au 31 octobre 2014, du 9 au 20 mars 2015, du 15 au 21 avril 2015, avec José Echeveste, chercheur de l'IRCAM qui travaille sur le système Antescofo du 11 au 29 janvier 2016.
    • Résidence à Pigna, Corse : Ateliers de travail avec les chanteurs sous la direction de Rachid Saphir et tout la technologie, dirigée par Camille Giuglaris, du 19 au 28 février 2016.
    • Résidence à Nantes, au Théâtre Graslin avec tous les acteurs et musiciens, du 7 mars au 18 avril 2016.
  • Reprise de l'oeuvre : jeudi 21 avril, dimanche 24 avril, mardi 26 et jeudi 28 avril 2016 au Théâtre Graslin, Nantes.



Notice :


DOSSIER COMPLET
(livret, revue de presse ...)
icone pdf



Livret de Jean-Claude Fall, librement inspiré du roman “Maria Republica“ de Agustín Gómez-Arcos.

Direction musicale : Daniel Kawka
Mise en scène : Gilles Rico
Préparation des chanteurs : Rachid Safir
Assistante musicale : Ancuza Aprodu

Scénographie : Bruno de Lavenère
Costumes : Violaine Thel
Lumière : Bertrand Couderc
Vidéo : Étienne Guiol
 
avec
 
Sophia Burgos, Maria Republica
Noa Frenkel, La révérende Mère

SOLISTES XXI, direction Rachid Safir

Marie Albert, Rosa novice
Céline Boucard, la soeur commissaire
Els Janssens-Vanmunster, Dona Eloisa & la soeur psychologue
Raphaële Kennedy, la soeur gardienne
Benoît-Joseph Meier, Don Modesto & le Christ sauvage
Maria Republica enfant, Anwen Plantard

 
Ensemble Orchestral Contemporain, direction Daniel Kawka
Ancuza Aprodu, piano et électronique

 
CIRM, centre national de création musicale, direction François Paris
Électronique CIRM
Monica Gil Giraldo, réalisatrice informatique musicale
Camille Giuglaris, réalisateur informatique musicale & ingénieur du son
José Echeveste, chercheur au Collège de France / IRCAM (programme Antescofo)

 


Production Angers Nantes Opéra
Coproduction Ensemble Orchestral Contemporain EOC - Ensemble Solistes XXI - CIRM, Centre national de création musicale - Centre de création musicale Voce.

 

Je suis Maria Republica.
Ils essaient de me tuer.
Mais je ne mourrai pas, moi.
Pas comme ils veulent. »
Maria, Maria Republica


Alors qu’est promulguée la Loi qui interdit les maisons closes, Maria Republica, prostituée, rongée par la maladie, se retrouve à la rue. Fille de « rouges » exécutés pour avoir mis le feu à une église et s’être véhémentement opposés au pouvoir en place, Maria est un élément subversif dangereux et dérangeant pour sa famille partisane du nouvel Ordre. Sa tante Doña Eloïsa, petite bourgeoise hypocrite, dont l’ascension sociale fulgurante est autant due à ses dérives adultères qu’à son soutien inconditionnel du régime entend redorer le blason familial et ramener la brebis égarée dans le droit chemin. En payant une dot considérable, Doña Eloïsa obtient une place pour Maria au couvent des « Régénérées de la Très Sainte Droite », une institution religieuse sous la houlette de l’Eglise et de l’Etat. Maria retrouve devant la porte massive de ce couvent-prison sa tante et son frère Modesto qui lui a été enlevé dans sa prime enfance et qu’elle n’avait pas revu depuis. Modesto occupe désormais un poste important au sein de l’Eglise et est devenu, grâce à une éducation choisie, un des fers de lance du régime totalitaire. Sa tante et ce frère jadis aimé et désormais perdu incarnent tout ce que Maria abhorre et ce contre quoi elle cherche à se venger.

En pénétrant volontairement dans le labyrinthe clos et carcéral du couvent, Maria entend le détruire de l’intérieur. Elle est d’abord accueillie par une novice, la jeune Rosa qui la conduit auprès de la Révérende Mère, une Duchesse aussi excentrique que mystérieuse. La Révérende est en fait contaminée par la même maladie que Maria, maladie dégénérescente, à son stade le plus avancé, qui ronge lentement et subrepticement son être et ses entrailles. Rosa conduit Maria dans sa nouvelle cellule, lui parlant de sa maladie et du fait qu’elle est condamnée. Elle expose les préceptes du mode de vie communautaire fondés sur une Règle singeant les modèles et les ordonnances monastiques et qui vise à installer un Ordre immuable.

Quelques jours plus tard, Doña Eloïsa apprend que Maria a parlé de sa maladie honnie à la Duchesse et décide de lui rendre visite pour le lui reprocher. Sa tante veut éviter à tout prix que son image ne soit ternie auprès de l’intelligentsia du régime et Maria lui rappelle avec véhémence qu’un jour viendra où les foudres de sa haine vengeresse s’abattront sur elle et sur tout ce qu’elle représente. Ce même jour, Maria reçoit la visite de la Révérende Mère qui lui expose les circonstances de sa contamination et sa vision de la théologie : Dieu n’existe pas, il faut l’inventer afin qu’il serve au mieux le pouvoir. Maria est pour elle, son pire ennemi. Unie à elle par une même maladie, elle est un ennemi qu’il convient d’éradiquer en le convertissant à sa cause.

C’est lors d'une vision d’horreur nocturne que Maria voit se succéder les autres soeurs (Soeur Psychologue, Soeur Commissaire, Soeur Gardienne) régissant la vie conventuelle comme autant de ministres régiraient la vie civile de la dictature. Cette cohorte cauchemardesque énonce les articles absurdes et arbitraires de la Règle, instrument affuté ayant pour ultime dessein l’annihilation des personnalités vues de facto comme subversives et la désintégration de la personne et de l’individualité, concepts trop libertaires.

Alors que le temps s’écoule dans la répétition quotidienne et inflexible d’une mécanique à broyer les âmes, Maria se retrouve chargée par la Mère Supérieure, sous la supervision de la Soeur Gardienne, d’inoculer sa dose d’opiacés à la Soeur Psychologue. Cette dernière est la véritable sibylle du couvent, nécromancienne défricheuse des arcanes de l’esprit humain. Privée de drogue, elle cesse d’être visionnaire et prophétique et redevient dangereusement elle-même, Mar, fille d’opposants et élément subversif.

Le rite de passage qui marque l’ascension de Maria au sein du couvent passe par sa confession totale et irrévocable auprès des trois soeurs supérieures et de la Révérende Mère. Elles convoquent à ce rituel voyeuriste et sadique un mendiant qu’elles habillent comme un Christ sauvage, lequel devient acteur d’une union mystique. Assistant à la mise à nu de l’âme et du corps de Maria, tous s’abandonnent à une séance de spiritisme surréelle et malsaine. En offrant son corps Maria se plie au jeu absurde de la confession et rejoint ainsi l’élite des doctes initiés. C’est vêtue de son habit blanc de « récupérée » qu’elle rend une dernière visite à la jeune novice Rosa sur son lit de mort.
Elle accompagne son dernier souffle en lui parlant de ses rêves d’enfant et en lui donnant un ultime espoir de liberté. Dans un élan de compassion, Maria laisse affleurer ses véritables motifs et éclater au grand jour sa soif de vengeance, plus inextinguible que jamais.

En tant qu’initiée, Maria peut désormais se joindre aux autres soeurs pour les séances de nécromancie du couvent. Sobre et sérieuse, la voix de la Soeur Psychologue s’élève à nouveau. Pour la première fois ce n’est pas le délire morphinique qui la fait parler mais c’est sa voix véritable, la voix de Mar qui défie la Révérende Mère et lui lance courageusement au visage l’amère vérité. Mar est sur le champ exécutée sommairement et c’est à Maria que revient ce terrible honneur. Cet acte d’adhésion inconditionnée à l’Ordre tyrannique de la Révérende Mère vaut à Maria de prendre ses voeux lors d’une cérémonie officielle organisée en son honneur à laquelle vient assister sa tante Doña Eloïsa. Parée de son nouvel habit de profès, Maria embrasse le régime et adopte les conseils évangéliques déformés de la Règle. Le Christ sauvage, torturé et mutilé se joint à elle dans ce rituel macabre pour expirer dans ses bras. S’emparant des clés de la soeur Gardienne pour enfermer tout le monde, Maria peut afin savourer sa vengeance en déclenchant un vaste incendie purificateur et libérateur qui va purger le couvent de son engeance tortionnaire. Des flammes jaillit son nom, ouvrant la voie vers la liberté.

Gilles Rico
metteur en scène

  • Reportage vidéo de classiquenews.com sur le travail préparatoire de Maria Repubica :  "L'opéra avant l'opéra : du roman à l'oeuvre scènique" (partie 1/2)





Extranet artiste Dernière mise à jour le 23/04/2020

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