CIRM : Centre National de Création Musicale UCA
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SE BRISER

Se briser de Michaël LEVINAS

Année de composition : 2008
Durée : 16.00 minutes

Formation :

Pour ensemble

Editeur

Editions Lemoine

Contexte CIRM




Notice :

CREATION
15 mars 2008, Caen, grand Auditorium, festival Aspects des Musiques d'Aujourd'hui, par l'Ensemble Itinéraire.

La « brisure » est une métaphore utilisée par les instrumentistes pour identifier un mode de jeu spécifique. Ainsi, pour un pianiste, briser une octave consiste à alterner dans un trémolo les deux hauteurs d’un intervalle.
« SE BRISER » représente une étape dans un travail d’écriture polyphonique initié tout d’abord avec ma pièce pour quintette à cordes « les lettres enlacées IV’ », l’ouverture de mon opéra « Les nègres » et mon deuxième quatuor à cordes
Il s’agit de conduire de conduire un lent processus qui évolue d’une homophonie vers une lente brisure. Ce processus  qui génère une forme musicale, obéit à plusieurs principes que je vais tenter d’analyser et résumer :

1° le phénomène de « polyphonies paradoxales : il s’agit un processus presque infini de redéploiement d’octaves qui donne l’illusion acoustique d’abolir la différence entre les échelles qui montent et celles qui descendent. Cette technique d’écriture, psycho-acoustique s’inspire de celles développées par Risset dans « Mutations » et par Ligeti dans certaines de ces études pour piano. On peut déceler une expérience prémonitoire de ce type de polyphonie chez Debussy dans son prélude « Voiles »pour piano. On retrouve aussi ces perceptions paradoxales dans les desseins d’Escher.

2°L’élaboration  des échelles  qui se  transforment  lentement  constituent des grilles harmoniques (accords qui se brisent) . Ces  des échelles  et ces harmonies s’altèrent  et produisent un  « effet doppler ».

3°Les brisures font découvrir  des mouvements polyphoniques en diagonales qui s’apparentent sans doute à la fois aux brisures du clavier de l’époque romantique (Schumann, Brahms, Liszt) mais aussi sans doute à la KlangfarbenMelodie...
Nous avons donc  à la fois une polyphonie en diagonale qui se dessine entre les lignes et une brisure de l’accord  qui s’altère harmoniquement dans sa relation spectrale entre la fondamentale et ses partiels :un accord qui évolue en « effet doppler » lui aussi

4° Ce langage harmonique superpose des diapasons différents et un ensemble instrumental particulier. Des cordes pincées, frappées, percussions et vent.

5° l’écriture rythmique de SE BRISER se veut reprendre certaines notations des « préludes non mesurés » de  Couperin  en suivant l’évolution de l’altération des échelles harmoniques les accélérations, et les ralentissements des brisures.

Cette pièce a été reprise en partie et développée  dans une œuvre pour grand orchestre « Évanoui ».(2009)
« SE BRISER » fut l’occasion   de mettre en adéquation  la relation entre la composition d’un groupe d’instruments et les structures internes d’un langage musical.
Dans Évanoui » j’ai conservé et complété un petit orchestre distinct de l’orchestre symphonique hérité de l’époque du langage tonal et du tempérament égal. Ce petit ensemble reprend dans les grandes lignes la formation instrumentale et les diapasons de « SE BRISER».

Michaël Levinas (septembre 2009)





Extranet artiste Dernière mise à jour le 04/09/2009

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