Bien que ses parents soient tous deux artistes -
son père, Fred Klein, est un peintre figuratif qui expose dès le début
des années trente, sa mère, Marie Raymond, peintre abstrait
géométrique, est largement reconnue à partir de 1945 - Yves Klein ne
s’oriente pas immédiatement vers une carrière artistique.
S’il peint spontanément depuis son adolescence, c’est en
subordonnant la peinture à d’autres activités. Tout d’abord au judo
auquel il s’initie en 1947, alors que cette pratique n’est pas encore
réduite à un sport mais se veut une méthode d’éducation intellectuelle
et morale visant à la maîtrise de soi. À l’occasion d’un de ses
premiers cours, il rencontre Armand Fernandez, le futur Arman. En 1952,
il part se perfectionner au Japon où il devient ceinture noire,
quatrième dan, grade qu’aucun Français n’a atteint à cette époque. De
retour en France, la Fédération Française de Judo lui refusant
d’enseigner, il ouvre, en 1955, sa propre école qu’il décore de
monochromes, mais qu’il est contraint, pour des raisons financières, de
fermer l’année suivante.
Parallèlement au judo, Yves Klein découvre en 1947 la mystique des
Rose-Croix. Les monochromes qu’il peint deviennent, pour lui, des
objets de culte. Il lit régulièrement la Cosmogonie, texte fondateur de
l’ordre de Max Heindel. Cet ouvrage enseigne la connaissance par
l’imagination, considérée comme la plus puissante des facultés
humaines. Aussi, lorsqu’en 1958, Klein lit L’Air et les Songes, du
philosophe Gaston Bachelard, il y décèle un écho à sa propre pensée.
C’est à partir de 1955 que Klein présente ses travaux dans un cadre
artistique : il expose au Club des solitaires de Paris des monochromes
de différentes couleurs, sous le titre Yves, peintures. Il y rencontre
le critique d’art Pierre Restany avec lequel il collaborera toute sa
vie : sa carrière de peintre est lancée.
En 1957, il entame son "époque bleue", choix de couleur confirmé
par son voyage à Assise où il découvre les ciels de Giotto. Il
reconnaît en lui le véritable précurseur de la monochromie bleue qu’il
pratique : uniforme et spirituelle. Le bleu mis au point par Klein est
officialisé en 1960 lorsqu’il dépose le brevet de sa formule sous le
nom de l’IKB (International Klein Blue). Dès lors artiste de renommée
mondiale, il participe à la fondation du Nouveau Réalisme avec
notamment Restany et Arman, tout en poursuivant ses recherches
personnelles.
Il meurt d’une crise cardiaque en juin 1962.
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