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Actualité du Jeudi 03 Avril 2003 à 20h30

CONCERT MUSIQUE AU MUSEE “Quatuor Scordatura“

Jeudi 3 avril 2003 - 20h30
Au Musée National Marc Chagall (Nice)
 

QUATUOR SCORDATURA
Didier Aschour - Caroline Delume - Wim Hoogewerf - Jean-Marc Zvellenreuther



Fernando SOR "Fantaisie opus 54bis dans le goût espagnol"     11’
Francisco LUQUE "A Bias"     6’
Alessandros MARKEAS "Malin plaisir"     6’
Tristan MURAIL "Tellur"     10’

    Entracte

Pascale CRITON (photo) "Scordatura" CREATION MONDIALE - Commande du CIRM     12’
Aldo CLEMENTI "Fantasia"     5’
Federico MORENO TORROBA "Estampas"     15 ‘

    Fin du concert : 22h00




Technique CIRM, Centre National de Création Musicale
Ingénieur du son

La guitare a vu son répertoire se développer de nouveau au 20ème siècle après une longue pause durant les époques classique et romantique. Ce nouveau répertoire s’est articulé autour de deux axes principaux : la référence aux musiques traditionnelles et populaires d’une part et la prise en compte des nouveaux langages musicaux utilisés dans les musiques dites « savantes » d’autre part. Ce concert présente donc un aperçu de cette situation. Construit sur la référence directe ou en filigrane à l’Espagne, il se décline dans le temps de Fernando Sor à l’histoire immédiate avec la création mondiale de l’œuvre de Pascale Criton. Ce concert est servi par des interprètes renommés qui ont beaucoup contribué au nouveau développement du répertoire de l’instrument en développant les techniques traditionnelles et en ouvrant de nouvelles perspectives, en particulier dans le domaine des micro-intervalles.




 

Fernando SOR (Barcelone, 1778 – Paris, 1839)

Musicien et compositeur universel, Fernando Sor est une des grandes figures de l'histoire de la guitare. Il débute comme choriste au monastère de Montserrat, près de Barcelone où il reçoit une éducation musicale religieuse, apprend la composition et joue dans un orchestre. Plus tard, il composera des œuvres pour guitare mais également pour voix, piano et orchestre.
Jusqu'en 1813 il habite en Espagne. Il écrit des seguidillas pour voix et guitare, des symphonies, des opéras. C’est également pendant cette période qu’il compose pour la guitare Grand Solo, op. 14, aujourd’hui mondialement connu.
Après un bref séjour à Paris en 1813, Fernando Sor s’établit à Londres où il compose, entre autres, son ensemble d'études connu sous le nom de op. 6, the Variations on a Theme of Mozart et les Italian arietts pour voix et piano.  
Professeur de guitare, il compose de nombreuses études pour débutants - opp.  31, 35, et 60 – qui se révèlent être parfaitement efficaces et encore utilisées aujourd’hui.
Fernando Sor fait un rapide voyage à Moscou puis retourne à Paris où il termine sa vie en 1839.


"Fantaisie opus 54 bis dans le goût espagnol"
Deux guitares

Fernando Sor, compositeur de style classique, fait dans la Fantaisie opus 54 bis spécifiquement référence à son pays d’origine et aux jeux « rasgueado » qui est « la manière espagnole de conduire la main droite » (c’est-à-dire de gratter les accords) : duo composé à Paris vers 1833.


Francisco LUQUE (Madrid, 1954)

Francisco Luque fait des études de guitare et de composition au Conservatoire Supérieur de Madrid, dans les classes de Rocío Herrero (guitare) et Luis de Pablo (composition). Parallèlement, il participe à des stages de compositions dirigés par Cristobal Halffter, Lejaren Hiller, Helmut Lachenmann, Luigi Nono et Franco Donatoni. Boursier du Ministère des Affaires Etrangères Français et du Ministère de la Culture Espagnol, il suit des études de musicologie à l'Université de Paris VIII (Horacio Vaggione) où il obtient le Doctorat avec son travail «Une harmonie d'aujourd'hui ? Espace acoustique, timbre et registre dans le contexte de la musique instrumentale».
Il a reçu de nombreux prix de composition parmi lesquels le Premier Prix de l’Institut de la Jeunesse - Ministère de la Culture Espagnol (1987) pour Coral (choeur de 16 voix mixtes), le prix «Ciudad de Alcoy» (1987) pour Wagadu (ensemble de neuf instrumentistes) et le prix «Orquesta Sinfónica de Asturias» (1988) pour ZOAS (orchestre). En 1995, il obtient le Prix de la Création du Ministère de la Culture (Espagne) pour la composition de Ni azabache ni marfil (ensemble de neuf instrumentistes). En 1996 il a été compositeur pensionnaire de l'Académie d'Espagne à Rome.
Ses oeuvres ont été commandées par des institutions telles que le Ministère de la Culture Espagnol, le CDMC (Espagne), Fundación Juan March, Fundación Caja de Madrid, Ministère de la Culture Français, Festival d'Alicante, etc., et sa musique a été programmée dans le cadre de cycles et de festivals dédiés à la musique de nos jours en Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Suède, Canada, Russie, Allemagne, USA, Argentine, Mexique...
Parmi ses dernières compositions figurent : Gongora (voix de soprano et ensemble d'instruments baroques) sur sonnets de Luis Gongora et un cycle d'oeuvres composées sur les poèmes de José Angel Valente : Al Dios del Lugar (voix de soprano et sextuor à cordes), Nadie (voix de soprano, flûte, guitare et harpe), Gemido (voix de baryton, flûte, alto et guitare en quarts de ton) et Sonderaktion, 1943 (voix de baryton et piano).


"A Bias"
Guitare et bande magnétique (1998)

Dans cette pièce j’utilise une guitare frettée en quarts de ton dans laquelle les six cordes habituelles ont été remplacées par deux sixièmes, deux cinquièmes et deux quatrièmes cordes. La “scordatura” est basée sur l'intervalle 11/8,  (situé entre la quarte juste et la quarte augmentée). Cet intervalle génère deux triades (6ème-5ème-4ème cordes à vide). La première en partant du Ré grave de la 6ème corde à vide et la deuxième à partir du Mi quart de ton de la deuxième 6ème corde à vide. C’est-à-dire à distance de seconde majeure plus 1/4 de ton de la première triade. Ainsi cet intervalle 11/8 est divisé en une seconde majeure plus 1/4 de ton et une tierce mineure.
Divisée en treize sections, la structure de la pièce est déterminée par une série de 58 triades qui traversent l’oeuvre en sens linéairement descendant par rapport à leurs hauteurs, en finissant avec la triade la plus grave (Ré, Sol 1/4 de tone, Do#).

A Bías  est dédiée à Didier Aschour
Francisco Luque


Alessandros MARKEAS (Athènes, 1965)

Alessandros Markeas étudie le piano et l'écriture au Conservatoire national de Grèce. Il poursuit ses études et obtient les premiers prix de piano et de musique de chambre au Conservatoire national supérieur de Paris. Il donne de nombreux concerts en soliste et en formation de chambre. Parallèlement, il se consacre à la composition. Il continue ses études au Conservatoire de Paris, dans les classes d'écriture, d'analyse et de composition avec Guy Reibel, Michael Levinas, Marc-André Dalbavie et Laurent Cuniot, et obtient les premiers prix de contrepoint, fugue et composition, discipline dont il suit le cycle de perfectionnement. Il est aussi sélectionné pour suivre le cursus annuel de composition et d'informatique musicale de l'Ircam.
Cherchant à enrichir son travail au contact de différents domaines d'expression (texte, théâtre, arts plastiques), il s'intéresse au théâtre musical, à la musique pour l'image, ainsi qu'à la composition pédagogique.
Ses pièces sont jouées en France et à l'étranger par divers ensembles tels que l'Ensemble intercontemporain, Court-Circuit, L'Itinéraire, TM+, le quatuor Habanera, les Jeunes Solistes, l'Orchestre philharmonique de Radio France, etc.
Il est nommé pensionnaire de l'Académie de France à Rome à la Villa Médicis de 1999 à 2001.


"Malin Plaisir"
Pour guitare (2001)

Malin Plaisir est une petite pièce humoristique, composée d'après Canarios de Gaspar Sanz, oeuvre virtuose parmi les plus connues et aimées du repertoire baroque pour guitare. Commençant par la citation textuelle de la musique de Sanz, Malin Plaisir développe petit à petit son discours musical autour de l'idée de l'accident sonore.
Boucles répétitives d'un disque rayé, parasites radiophoniques, maladresses techniques d'un apprenti musicien, tous ces objets étranges mais identifiables et repertoriés, deviennent les cellules génératrices d'une nouvelle texture musicale et rendent l'originale méconnaissable.
La fin de la pièce représente une tentative de reconstruction mentale de Canarios qui échoue, la musique butant en permanence sur ses propres résonances - réminiscences.
Alexandros Markeas


Tristan MURAIL (Le Havre, 1947)

Après des études universitaires ponctuées par une licence ès sciences économiques, un diplôme d'arabe classique et d'arabe maghrébin à l'Ecole nationale des langues orientales et un diplôme de l'Institut d'études politiques, il entre en 1967 au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, dans la classe d'Olivier Messiaen, où il obtient un premier prix de composition en 1971.
Entre 1971 et 1973, il est pensionnaire de la villa Médicis, Académie de France à Rome, où il rencontre Giacinto Scelsi, avant de collaborer en 1973 à la fondation de l'Itinéraire et de développer différents jeux de claviers - ondes Martenot, orgues électroniques, synthétiseurs.
Auteur d'articles sur la musique spectrale - La révolution des sons complexes, Spectres et lutins ou Questions de cible -, il poursuit ses recherches en composition assistée par ordinateur, et enseigne actuellement l'informatique musicale sous la double égide du Conservatoire national supérieur de musique de Paris et de l'Ircam, tout en participant à des conférences et à des séminaires internationaux - notamment aux Internationale Ferienkurse für neue Musik de Darmstadt.


"Tellur"
Pour guitare seule (1977)

A la fin des années 70, de nouveaux parcours perceptuels sont modelés par la pratique du studio électroacoustique analogique : les processus de dégradation progressive du son (réinjection), d’écho, de périodicité (boucles), ainsi que l’analyse des spectres inharmoniques (comme les résonances de cloches). Leur simulation instrumentale, enjeu du travail de Tristan Murail, exige une conception évolutive de la gestualité. Dans Tellur, l’invention exploite par vagues successives les techniques d’entretien du son tels que les rasgueados (roulements d’accords), issus de la guitare flamenca et les trilles continus.

Caroline Delume


Pascale CRITON (Paris, 1954)

Pascale Criton suit à Paris une formation pour la composition musicale auprès de Ivan Wyschnegradsky, Gérard Grisey et Jean-Etienne Marie. Elle participe à l'Académie de Darmstadt en 1980 et 1988 et suit une formation en électroacoustique (CIRM, 1980-82) ainsi que le stage d'informatique musicale pour les compositeurs, Ircam (1986). Elle s'intéresse par ailleurs à l'ethnomusicologie et prend part aux activités du Groupe de Recherche sur la Tradition Orale (Abidjan 1979).
Durant les années 1975-1980, Pascale Criton est membre de la Compagnie de Théatre Musical des Ulis, avec Michel Puig, Michaël Lonsdale, Catherine Dasté, Edith Scob etc. Elle dirige divers ateliers de création : Université Paris XIII (1979-1981), Festival d'Avignon (1977- 1978), Conservatoire de Pantin (1981-1982). Son expérience avec la scène se poursuit comme compositeur dans le cadre des productions de Transcénic (danse / théatre / musique / audio-visuel), notamment avec Ecrans Noirs, commande de l'Etat, créée aux Ecritures scéniques, Centre Georges-Pompidou, Paris, 1982.
Depuis 1980, elle se consacre à une écriture instrumentale introduisant des instruments spécifiquement accordés (piano, guitares microtonales, cordes... en 1/4, 1/8e, 1/12e, 1/16e de ton), associés aux instruments diatoniques ainsi qu'à la synthèse numérique. Compositeur attaché au Centre International de Recherches Musicales (CIRM, 1982-89), elle reçoit diverses commandes pour ses travaux sur les micro-intervalles et collabore avec le Laboratoire d'Acoustique de l'Ircam (1991-92). Elle fonde l'association Jean-Etienne Marie (1990) et le groupe de recherche Sysmis (1993).
Par ailleurs, elle enseigne dans les Ecoles Nationales de Musique du Blanc-Mesnil (1978-1995) et de Saint Denis (1993-1995).
Son intérêt pour la question du continuum sonore a donné lieu à une rencontre avec Gilles Deleuze (1978-1987), ainsi qu'un cursus universitaire de recherches musicologiques : Chromatismes, maîtrise avec Daniel Charles, Université Paris VIII (1987). Aspects théoriques et réalisations de la notion de continuum dans la musique du XXe siècle, DEA sous la direction de Hugues Dufourt, Formation Doctorale Musique et Musicologie du XXe siècle, Ircam (1993).Total chromatique et continuum sonore, une problématique de la pensée musicale du XXe siècle, doctorat d'Etat, sous la direction de François Decarsin. Ses recherches font l'objet d'articles et de conférences concernant l'esthétique musicale (Introduction à La loi de la pansonorité d'Ivan Wyschnegradsky, Genève, Contrechamps, 1996), ainsi que la synthèse et les nouvelles lutheries.
Compositeur consultant à l'Ircam (Département de la Recherche Musicale, 1989-1991) elle collabore par ailleurs, depuis 1993, avec le Laboratoire Ondes et Acoustique (Ecole Supérieure de Physique Chimie Industrielle, Paris). Sa musique fait l'objet de commandes d'Etat, de Villes et d'ensembles. Elle a été créée et interprétée en France et à l'étranger : Centre Georges-Pompidou, Ircam, MANCA, MIDEM, Intermusica, Ars Electronica, Darmstadt, Institut Ijsbreker, Festival Archipel, Huddersfield Spring, IIIe Pianoforum (Heilbronn), American Festival of Microtonal Music (New-York), Radio-France


"Scordatura"
Pour quatre guitares (2003) CREATION MONDIALE


Aldo CLEMENTI (Catane, 1925)

Compositeur italien, Aldo Clementi, étudie le piano avec Pietro Scarpini à Sienne et la composition à Rome avec Alfredo Sangiorgi et Goffredo Petrassi (1952-54).
De 1955 à 1962 il suit les cours d'été de Darmstadt.  Sa rencontre avec Bruno Maderna au studio di Fonologia à Milan (1956 -62) détermine sa carrière en tant que compositeur.
En 1959 et en 1963 il est lauréat du concours italien de composition au SIMC Composition Contest.
Il enseigne la composition au conservatoire de Bologne, écrit des concertos, de la musique de chambre, des solos et réalise de nombreux enregistrements.


"Fantasia"
Pour quatre guitares (1987)


Federico MORENO TORROBA (Madrid, 1891 – 1982)

Federico Moreno Torroba est connu comme l’auteur de nombreuses zarzuelas. genre d'opéra-comique typiquement espagnol né au début de XVIIe siècle et qui fut très populaire jusqu'au début du XXe siècle. Les pièces pour guitare de F. Moreno Torroba gardent la simplicité mélodique, l’importance des rythmes de danses populaires, et tout un caractère national et évocateur des zarzuelas.
Ses plus grands succès datent des années 30 : la chulapona (1934) et Luisa Fernanda (1932).
Moreno Torroba est élu membre en 1934 de la « Real Academia de Belles Artes de San Fernando », puis président de la Sociedad General de Autores de España (SGAE)


"Estampas"
Pour quatre guitares

Les estampas sont de courtes pièces pittoresques au sens premier : des scènes, des images par tous les moyens imitants la musique populaire (typique de la période nationaliste de la première moitié du siècle).

 

 

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