CIRM : Centre National de Création Musicale UCA
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Actualité du Vendredi 19 Novembre 2021 au Samedi 20 Novembre 2021

Concert symphonique - MANCA 2021

Vendredi 19 novembre à 20h

Samedi 20 novembre à 16h

Opéra Nice Côte d'Azur

  

 

concert symphonique

Orchestre Philharmonique de Nice

Marko Letonja direction musicale

Eve-Maud Hubeaux mezzo-soprano

Miklos Sebestyén basse


 

 

Daniel D’ADAMO "Fabula" CREATION

 pour orchestre symphonique

Commande CIRM - Aide à l’écriture d'oeuvre musicale originale nouvelle du ministère de la culture


Béla BARTÓK "Le Château de Barbe-Bleue"

Opéra en un acte et un prologue (version de concert)

 

  

Le grand chef d’orchestre slovène Marko Letonja nous propose de découvrir deux récits fabuleux : tout d’abord "Fabula", grande page symphonique du compositeur Daniel D’Adamo donnée en création mondiale, et "Le Château de Barbe-Bleue", l’un des plus fulgurants chefs-d’œuvre lyriques du XXe siècle.

 

Vivant et travaillant à Paris depuis 2002, le compositeur Daniel D’Adamo appartient à cette nouvelle génération de compositeurs qui se sont affranchis de toute allégeance à une école, quelle qu'elle soit. Il revendique une totale liberté d'esprit pour ses créations.

Pour cette nouvelle œuvre, il s’est plus particulièrement intéressé à cet atelier de la narration – et du mensonge ! – qu’est la "fable". Le mot latin "Fabula", d’où vient notre mot "fable", dérive du verbe fari, qui voulait dire : parler, exprimer par la parole. Il s’agit donc, comme l’explique le compositeur, d’un récit ou d’une histoire dans son aspect oral. Le détour par l’équivalent en grec ancien est d’ailleurs très éclairant : il s’agit en effet d’un mot qui est parvenu jusqu’à nous, puisque le « mythos » antique, avant de donner notre « mythe » moderne, a d’abord signifié à la fois la parole, le récit, le discours, voire la légende. Comme Daniel D’Adamo le dit lui-même : "Dans la construction d’une fable, la question centrale consiste à présenter comme réels des faits imaginés par l’esprit. Cela signifie donc l'invention systématique d'une histoire, une pure fabrication : la possibilité de produire un mensonge." Les formalistes russes du début du siècle dernier ont d’ailleurs repris le mot "fabula" dans leurs travaux de linguistique et de théorie du langage : il définissait pour eux l’ordre dans lequel sont présentés les différents éléments d’un récit et sa matière même. C’est ce travail sur la matière de la narration que Daniel D’Adamo nous propose ici de mettre à nu dans son œuvre symphonique.

Avec "Le Château de Barbe-Bleue" de Bartók, c’est également à une fable que nous sommes conviés – et quelle fable ! Quand il rédige ce livret, en 1910, Béla Balázs ne sait pas encore si un compositeur sera intéressé. Kodály ayant décliné l’offre, il présente son texte à Bartók, qui s’enflamme pour cette adaptation d’un conte de Perrault que Dukas venait de mettre lui aussi en musique ("Ariane et Barbe-Bleue", 1907). Ici, l’écrivain a choisi de simplifier la trame narrative à son plus strict nécessaire et de l’infléchir comme l’avait fait Maeterlinck pour Dukas (ici, les anciennes épouses n’ont pas été tuées), faisant passer le protagoniste masculin d’un monstre sanguinaire à un être terriblement humain, mais toujours incompris. Ce livret suggère au compositeur une œuvre dense, épurée et fulgurante. Barbe-Bleue fait découvrir son château à Judith. La jeune fille est étonnée par l’obscurité qui règne dans cette demeure, et par l’humidité qui suinte des murs – elle a même l’impression que les murs "pleurent" ! Alors qu’elle jure de faire entrer la lumière dans ce château, Barbe-Bleue lui explique qu’elle ne doit ouvrir aucune des sept portes qui l’entourent. Loin de se décourager, Judith les ouvrira une à une, découvrant derrière elles des flots de clarté, une nature en fleurs, des armes, des bijoux, du sang, un lac de larmes… Rongée par la curiosité, elle exige d’ouvrir aussi la septième et dernière porte : elle croit que s’y trouvent les cadavres de ses anciennes épouses. Elle découvre qu’elles y sont, mais bel et bien vivantes, et finit par les y rejoindre – tandis que toutes les portes se referment et que Barbe-Bleue se retrouve une fois encore seul. Bartók invente une musique d’une chatoyance inouïe pour caractériser chacun des univers révélés par l’ouverture des portes, avec des effets orchestraux sidérants de modernité. Refusé dans un premier temps en raison même de son livret en langue hongroise, l’ouvrage, composé en 1911, dut attendre le 24 mai 1918 pour être enfin créé, à l’Opéra de Budapest et s’imposer depuis lors comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre du répertoire lyrique du XXe siècle. 

 

 

BILLETTERIE :

Tarifs : 20€ et 5€ pour les étudiants

VENTE UNIQUEMENT AUPRES DE OPÉRA NICE CÔTE D'AZUR

réservation le 19 novembre

réservation le 20 novembre

4 & 6 rue Saint-François de Paule, 06300 Nice

tél. 04 92 17 40 79

 

 

(photo OPN © Dominique Jaussein / Daniel D'Adamo © Guillaume Chauvin)

 

CIRM, Centre National de Création Musicale
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